La créativité, ou l’imagination est la capacité de produire des images mentales ou de visualiser une ou plusieurs réponses à une situation problématique. La créativité représente un de ces mystères qui suscite la curiosité.
De nombreux scientifiques et penseurs s’y intérressent depuis 1945. Et même avant cela, Karl Duncker, un psychologue allemand, a notamment étudié les processus impliqués dans la génération d’idées. Encore aujourd’hui, ces questions ont traversé les années engendrant de multiples études. Pour autant, tout n’a pas été clarifié et des incompréhensions subsistent.
Mais déjà, qu’est-ce que la créativité ?
La créativité est une capacité que possède notre cerveau à répondre à un problème en créant quelque chose. Pour résoudre une situation instable, nous cherchons dans notre mémoire interne un événement similaire, en mettant en place une analogie intuitive. Lorsque le problème est plus complexe, il faut réussir à sortir de l’analogie pour pouvoir faire des liens plus éloignés. Tout cela dans le but de détecter et résoudre le problème. En effet, la créativité est essentielle pour développer des stratégies de communication différenciantes qui se démarquent. La créativité, selon les neurosciences, implique que la solution trouvée soit adaptée au contexte. La capacité créative réside dans la flexibilité de faire des liens éloignés tout en restant approprié à la situation. En vulgarisant, être créatif c’est savoir s’adapter.
Comment la créativité se matérialise dans notre cerveau ?
La localisation et le fonctionnement des moteurs de l’imagination sont encore peu connus. Les recherches en sont à leurs débuts.
En 1978, l’étude de Martindale & Hasenfus, est l’une des premières à observer le niveau d’onde alpha pendant la création d’idées. Cette étude repose sur l’électro-encélographie (EEG), un examen médical consistant à enregistrer l’activité électrique des neurones au niveau cérébrale. Cette dernière montre que le niveau d’onde alpha (ondes cérébrales) est plus élevé chez une personne créative. Aujourd’hui, l’interprétation des ondes alpha dans la génération d’idées a évolué. Leur intensité varie selon l’exercice : créer une image mentale sans aide produit plus d’ondes alpha qu’avec un support visuel.
Les personnes plus créatives, utilisant souvent la pensée divergente, ont des niveaux d’ondes alpha plus élevés. Ces ondes jouent aussi un rôle dans la récupération de la mémoire.
À la fin des années 2000, l’IRM fonctionnelle a montré que la créativité n’est pas localisée dans une seule partie du cerveau. Cette dernière nécessite l’activation et l’interaction de plusieurs réseaux cérébraux. Deux réseaux clés sont le réseau du contrôle exécutif et le réseau par défaut.
Le réseau du contrôle exécutif, associé à la pensée convergente, aide à converger vers une seule solution pour répondre à une question précise. Il est impliqué dans le contrôle cognitif, ce qui nous permet de diriger nos pensées et actions selon nos objectifs en utilisant des liens logiques et fonctionnels.
Le réseau par défaut, lié à la pensée divergente, permet de générer diverses solutions à partir d’un point de départ unique. Il est impliqué dans la cognition spontanée, associant les idées entre elles et générant des idées originales. Cependant, ce réseau peut parfois nous mener à vagabonder mentalement.
Ensemble, ces réseaux équilibrent la créativité : le réseau par défaut explore de nombreuses idées, tandis que le réseau du contrôle exécutif sélectionne les plus pertinentes, organisant ainsi nos idées tout en pouvant limiter notre imagination dans certaines situations.
Le mécanisme de fixation fonctionnelle :
La fixation fonctionnelle est un mécanisme présent chez chacun de nous. Elle découle de l’importance donnée à la fonction usuelle d’un objet. Généralement, nous associons un objet à une fonction spécifique. Par exemple, pour découper quelque chose, on pense automatiquement à des ciseaux ou un couteau. Ces associations mènent à la fixation fonctionnelle. Cela restreint notre capacité à envisager d’autres utilisations des objets et limite la créativité.
Des scientifiques ont illustré ce phénomène avec une expérience. Ils ont confronté des individus à un problème nécessitant de détourner la fonction usuelle d’un objet. Les personnes utilisant principalement la pensée convergente et le contrôle exécutif étaient particulièrement en difficulté. Ainsi, la fixation fonctionnelle et les idées préconçues sur les objets dégradent notre capacité à être créatif. Cela nous empêche de résoudre certains problèmes efficacement.
La créativité et son lien avec l’environnement.
Au fil des années, les études ont montré que l’environnement impacte considérablement notre créativité. Contrairement à certaines théories, la créativité ne suit pas une courbe en « U inversé ». Elle varie d’une personne à l’autre, mais certains facteurs comme le stress influencent profondément l’idéation créative. On observe une baisse notable de la créativité lorsque les jeunes entrent au collège et au lycée, où la pression et le stress sont élevés. Cette diminution de créativité est également liée aux ondes alpha, qui sont inhibées par le stress. Moins d’ondes alpha signifie donc une capacité réduite à être créatif.
Les entraves à la créativité :
Pour illustrer l’impact de l’environnement sur la créativité, prenons le cas des personnes ayant subi des traumatismes durant leur enfance. Ces traumatismes peuvent affecter leur créativité. La créativité étant une réponse du cerveau à un problème, l’imagination peut aussi servir de mécanisme de protection contre un traumatisme.
Ce mécanisme, qui apparaît dès l’enfance, perdure à l’âge adulte. Le traumatisme altère gravement la construction psychique, surtout chez l’enfant, et provoque divers effets. L’un d’eux est l’inhibition, se traduisant par une réduction de la capacité de jeu, car l’enfant reste constamment en alerte. Un enfant traumatisé joue de manière « asymbolique » : il répète ce qu’il a vécu plutôt que de créer de nouvelles représentations.
Le jeu est crucial pour apprivoiser et transformer la réalité. Par exemple, les jeux de rôle aident l’enfant à comprendre le monde et ses émotions. L’imaginaire comble les lacunes laissées par une incapacité à jouer, évitant ainsi une inhibition extrême et une détérioration psychique. En conséquence, l’enfant ne peut pas s’abandonner à son monde intérieur, symboliser ou jouer, et devient hypermature, cherchant à maîtriser son environnement.
L’imaginaire, une nécessité
L’imaginaire offre une protection et crée un monde intérieur où l’enfant est libre de créer une autre vie et de retrouver des sensations positives. Ce monde imaginaire permet à l’enfant de symboliser et de se représenter des choses comme s’il jouait normalement. Dans cet espace, le sentiment d’alerte diminue, permettant à l’enfant d’acquérir les qualités essentielles du jeu. Ainsi, l’imaginaire devient crucial pour le développement de sa pensée symbolique et de ses émotions envers lui-même, les autres, et le monde réel. En effet, l’imaginaire préserve de la désorganisation psychique. L’enfant apprendra à utiliser son monde intérieur pour résoudre des problèmes et se projeter dans l’avenir. Il trouvera ainsi plus facilement des solutions, deviendra plus résilient et se rapprochera du chemin de la résilience et de l’acceptation de son traumatisme, sans toutefois s’enfermer complètement.
Conclusion
La créativité est étudiée depuis près de 80 ans. Des recherches ont été menées à travers le monde pour comprendre ce processus cognitif complexe. De nombreuses théories et points de vue se sont affrontés et se contredisent encore aujourd’hui. Cependant, les avancées technologiques, sociologiques et psychologiques permettent de mieux comprendre ce phénomène. Bien que beaucoup de questions restent sans réponse, nous devrions nous appuyer sur les connaissances actuelles pour faire progresser notre société.
En clair, la créativité s’épanouit grâce à la flexibilité mentale et à la pensée divergente, qui favorisent l’exploration d’idées nouvelles. En revanche, la fixation fonctionnelle limite notre capacité à imaginer des usages alternatifs pour les objets. De plus, le stress et les traumatismes réduisent la créativité en restreignant notre capacité à jouer et à créer librement. Ainsi, pour stimuler la créativité, il est crucial de garder une pensée ouverte et de s’adapter en permanence.
Pour approfondir vos connaissances sur la créativité visuelle, découvrez notre article Design graphique : l’art de la composition visuelle. Vous y trouverez des conseils pratiques pour améliorer vos compétences en création visuelle et comprendre comment l’art de la composition peut enrichir votre approche créative.
Par Misty Loganne.
Foire Aux Questions
Qu'est-ce que la créativité et pourquoi est-elle importante ?
La créativité est la capacité de générer des idées originales et innovantes. Elle est essentielle pour résoudre des problèmes, développer des stratégies de communication en accord avec le contexte et développer des projets différenciants.
Comment la pensée divergente améliore-t-elle la créativité ?
La pensée divergente favorise la génération de multiples idées à partir d'un point de départ. Elle aide à explorer différentes solutions créatives et à développer des concepts innovants.
Des pratiques comme le brainstorming permettent de proposer un grand nombre d’idées sans jugement initial, facilitant ainsi l’émergence de nouvelles solutions. Les cartes mentales (mind mapping) aident à organiser et explorer les idées de manière visuelle, révélant des connexions créatives entre des concepts éloignés. De plus, la méthode des Six Chapeaux de la Pensée encourage à examiner les idées sous divers angles, stimulant ainsi une réflexion plus large et originale.
Comment le stress affecte-t-il la créativité ?
Le stress réduit la créativité en inhibant la capacité à explorer des idées nouvelles et à faire des connexions créatives. En situation de stress, les processus cognitifs deviennent plus rigides, ce qui peut restreindre l’efficacité et la qualité des idées créatives. Pour contrer cela, vous pouvez pratiquer des exercices de relaxation. Lorsque vous sentez que le stress vous bloque, prenez une courte pause pour prendre de profondes respirations et/ou faites carrément autre chose pour piéger votre cerveau et le régénérer. Vous pouvez également tenir un journal créatif pour consigner vos pensées, idées et émotions pour stimuler librement vos idées sans pression. Les activités artistiques et ludiques sont également un excellent antidote au stress.
Quels sont les avantages de l’utilisation de la pensée créative dans le marketing ?
La pensée créative dans le marketing offre plusieurs avantages clés.
En concevant des campagnes publicitaires innovantes, elle permet d'impacter le public cible de façon mémorable. Communiquer des messages de façon originale rend les campagnes plus engageantes et distinctives par rapport à la concurrence. Cette originalité renforce l’impact des stratégies en favorisant une meilleure rétention des messages. Ainsi, les marques peuvent améliorer leur image et se positionner comme des leaders dans leur secteur. En somme, la créativité permet de se démarquer dans un marché saturé ainsi que d'augmenter la fidélité et l'engagement envers la marque.
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